Boulangers de la Gerbe d’Or à Vénissieux, une famille à la fois bizarrement composée et tellement commune à toutes les familles de cette période. Mort pour la France, Joseph Théodore Touron…

Lyonnais, garçon boulanger, Joseph Touron est appelé au 75^ème Régiment d’Infanterie en 1904. Il changera 3 fois d’affectation pendant ses 3 ans de service. Libéré le 12 juillet 1907, il aura déjà fait deux ans de guerre coloniale au Tonkin (Nord Vietnam). Il se marie en 1911 à Saint-Christophe dans le Haut-Beaujolais avec Marie Barraud, domestique à Écully, septième fille d’une famille de douze enfants. Déjà boulangers à Lyon, 101 avenue Paul Santy, on retrouve Joseph et son demi-frère Louis Perret à la Gerbe d’Or, une boulangerie situé 12 rue Paul Bert à Vénissieux, où ils vont recevoir l’ordre de mobilisation d’août 1914.

Le régiment de Joseph est envoyé dans la Bataille des Dardanelles en Turquie.

A Seddul Barth, le 25 avril 1915, Joseph Touron est à bord de l’un des 3 navires français, le Savoie, le Vinh-Long et le Carthage, qui se détachent à l’aube de la flotte alliée composée de quarante vaisseaux de guerre. Le régiment débarque en face du Fort de Kum Kaleh dont il faut s’emparer pour créer une diversion. Ce débarquement est une réussite, mais à quel prix ! Les rapports des Dardanelles vantent beaucoup la bravoure des troupes turques. Dans le combat de Kum Kaleh, les Turcs n’ont pas tiré un seul coup mais ils réussirent à repousser l’ennemi par la baïonnette. Joseph est tout d’abord, porté disparu ce fameux 25 avril 1915 et sera déclaré officiellement mort cinq ans plus tard.

Au retour de la guerre, Louis Perret épouse sa belle-sœur, Marie en 1919. Mais elle décède en 1920. Louis épouse alors en 1922, la sœur de Marie, Aimée Jeanne Barraud et deviendra directeur pendant quelques mois d’une des usines de tissage Bertrand (Mousselines de Tarare) en 1924 puis hôtelier à l’Hôtel de la tour à Chatillon-sur-Chalaronne en 1925. Il reviendra finalement à Lyon où il vivra de 1928 jusqu’à son décès en 1949.